Voici ton repaire !

Zelgius tourna la poignée de la porte et poussa. Il se plaqua contre la porte, et observa Luce entrer à tâtons dans sa nouvelle chambre. Les deux matelas flottants, la lumière passant à travers la fenêtre... Il le laissa découvrir la simple chambre.

"Tu es libre de personnaliser la chambre comme tu l'entends. Dès que tu sauras pratiquer des rituels, elle deviendra vraiment unique."

Luce regarda la chambre, sous le charme. Il alla à la fenêtre, et sourit. Il se sentait déjà plus apaisé, par les paroles de Zelgius. C'est vrai qu'il était idiot, de se laisser autant aller. Il ferma les yeux, et se sentit "chez lui". Au mot "rituel", il se tourna vers Zelgius, surpris

- Rituel ? Comment ça ?

Il s'assit sur un des matelas, puis s'allongea, en soupirant d'aise, puis, se souvenant de l'éducation stricte qu'il a reçu, l'interdisant de se comporter ainsi lorsqu'il parlait avec quelqu'un, il se redressa.

- Sorry.

Il se rendit compte qu'il venait de parler anglais. La poisse. Mais il ne se laissa pas atteindre pour si peu. Après tout, c'était sa langue natale, et Zelgius pouvait sans aucun doute la comprendre, comme bon directeur d'un grand complexe éducatif se doit de comprendre. Il regarda par la fenêtre, et décida, pour la première fois depuis longtemps, de dire une phrase banale qui démontrerait ses sentiments et impressions.

- J'ai l'impression de me sentir vraiment chez moi. Que tout ceci, j'avais grandit en attente de le découvrir... est-ce que... si ma mère ne m'avait pas cloîtré chez nous, et empêché tout le monde de m'approcher, vous m'auriez contacté avant ?

" Rituel ? Comment ça ?
- C'est la magie la plus basique, il y en a de toutes sortes. C'est un rituel qui permet à ce matelas de flotter par exemple."

Zelgius s'assit à une chaise présente dans la chambre, et observa Luce prendre plaisir à s'affaler de la sorte sur le matelas. Il fut étonné par le redressement soudain de Luce, comme si on le prenait sur le fait d'une bêtise.
" Sorry."
Zelgius sourit en retour à ses excuses, et secoua la tête, comme pour signaler qu'il n'y avait aucun mal à ça. Heureusement que cela ne tourna pas en formalités pompeuses que Zelgius n'appréciait pas. Il savait y faire, mais c'était de la simple comédie.

" J'ai l'impression de me sentir vraiment chez moi. Que tout ceci, j'avais grandi en attente de le découvrir... est-ce que... si ma mère ne m'avait pas cloîtré chez nous, et empêché tout le monde de m'approcher, vous m'auriez contacté avant ?
- Oui. Je sentais ton potentiel depuis longtemps. Mais je n'ai pas pu t'amener sur Erret plus tôt."
La vérité était assez crue, mais Zelgius avait autre chose à dire, pour atténuer un peu cette déception.
" C'est mieux ainsi. Je sais où tu es. Tu aurais sûrement disparu avec les autres mystiques si tu étais venu à la guilde plus tôt... Oh oui, sache qu'on appelle ce bâtiment TB-Mystique, mais les habitants de Tsirojas Balzen et des autres cités d'Erret réagissent plus souvent au nom de la guilde."

Zelgius se releva et approcha Luce, il posa son dos contre le mur et tourna la tête pour regarder à travers la fenêtre.

"Vue sur la cour intérieure. Un horizon sur la mer verte qui s'étend au delà des murs de Tsirojas Balzen. Observer la plaine est toujours reposant, mais il ne faut pas s'y fier. Il y a là aussi des créatures dangereuses. Moins que sur les montagnes, mais tout de même..."

Zelgius repartit vers la porte, et attendit que Luce le remarque et le rejoigne. Une fois tous deux dans le couloir, il demanda à Luce de poser sa main sur la poignée et de ne pas la lâcher. Zelgius ferma les yeux et murmura quelques mots dans une langue incompréhensible, la poignée et la main de Luce se mirent à luire. Une fois la dernière syllabe prononcée, il autorisa Luce à lâcher la poignée. Sa main continua de luire quelques minutes tandis que la poignée s'éteignit aussitôt.
Il n'attendit cependant pas que sa main finisse de luire, et lui laissa le doute et la crainte que cela persiste. Il entraina alors le jeune homme dans les couloirs, lui montrant les WC, douches, hammams... Jusqu'à ce qu'ils retournent dans sa chambre.

"Bon, eh bien tu sais où tout se trouve maintenant. Les repas ont lieu quant à eux dans le rez de chaussée. Mais en général, ceux qui vivent ici vont manger en ville."

Luce ne se sentit ni déçu, ni triste que Zelgius ne soit pas venu le voir avant. En effet, cela aurait évité plusieurs choses désagréable, mais au moins cela avait fait son caractère, et il n'avait pas disparut comme les autres. Il fronça les sourcils, se disant que c'était tout de même une coincidence assez énorme que les mystiques aient disparus au même moment où les monstres soient agressifs.
Si les mystiques avaient eut pour maître Zelgius, alors ils avaient dû être puissant... donc deux solutions : soit il y avait des créatures plus puissant que les mystiques et même dragons, pour faire régner cette atmosphère de folie chez les monstres, soit les mystiques eux-même s'étaient rebéllés... a plusieurs, on peut dépasser le maître, et provoquer beaucoup de dégât non ?

Il rangea ses suppositions dans un coin de sa tête, et suivit Zelgius, afin de sortir. Quand sa main brilla, il se dit que c'était sûrement une façon d'avoir une clé, de chez soit, sans jamais la perdre. Il ricana intérieurement, et suivit Zelgius, ne se souciant pas plus que cela de sa main.

Il retint avec grande assiduité où tout se trouvait, puis regarda Zelgius

- Bien, je veux bien rester mais il me semble n'avoir aucun argent sur moi, ni aucune affaire. Je ne connais ni l'argent ni les modes de ce monde. Donc, les premiers temps, je ne pense pas bouger beaucoup d'ici... le temps de trouver mes repères...

*et quelqu'un qui veuille bien me donner du travail, afin de réunir un peu d'argent. Le plus délicat sera la nourriture et les vêtements... je peux remettre ceux que j'ai sur moi demain, mais je me vois mal continuer ainsi longtemps... eurk.*

" Bien, je veux bien rester mais il me semble n'avoir aucun argent sur moi, ni aucune affaire. Je ne connais ni l'argent ni les modes de ce monde. Donc, les premiers temps, je ne pense pas bouger beaucoup d'ici... le temps de trouver mes repères...
- Oh... Oui, pardonne-moi, j'ai omis de t'en parler. Les vêtements que tu as apporté à TB-Thélème seront amenés ici ce soir. Quant à l'argent..."

Zelgius prit la main de Luce dans la sienne, et sortit de la poche de sa chemise, une piécette gravée des lettres TB d'un côté, et de l'emblème de l'institut sur l'autre face. Il la posa dans la paume de sa main avant de se retirer.

"Voici, c'est la garantie que tu es mystique, ne la perds pas, elle te permettra d'avoir ce que tu souhaites. A toi maintenant d'explorer les environs. Nous nous reverrons demain."